Je propose ici quelques réflexions sur la notion du « contre-transfert », terme apparu pour la première fois dans une lettre de Freud à Young en 1936. Ces premières notions sont parfois bien éloignées de nous, bientôt un siècle écoulé et le développement de nombreuses autres approches thérapeutiques.
A l’instar de l’aviation et des frères Wright, je ne pense guère à eux en montant à bord d’un avion de ligne et pourtant ils ont été parmi les inventeurs les plus innovants de leurs temps, essentielles fondations de l’aviation moderne. Je pourrais donc trouver normal que l’on ne pense pas à Freud en montant à bord d’une supervision en 2023 et pourtant…
Le concept de transfert et contre-transfert apporte toujours aujourd’hui des pistes de réflexions précieuses sur la relation thérapeutique, son étude clinique, ses limites, ses frontières, ses effets miroirs, ses « trous partagés » avec le patient, ses échecs et ses réussites. Le développement même des qualités du superviseur reposerait sur sa propre perception du transfert et contre-transfert, un développement personnel et professionnel, pour mieux naviguer au sein-même des eaux-troubles de la relation thérapeutique et de l’alliance de travail, que ce soit avec ses patients ou lors de sa supervision.
Alors, en vrac, je vous livre des affirmations sur ce concept, à vous de choisir : Vrai ou Faux ?
Certaines affirmations semblent être fantaisistes, à vous de voir…
– Le contre-transfert permet à l’analyste de ressentir les émotions du patient et de mieux comprendre son vécu inconscient.
– Le contre-transfert est un outil d’interprétation qui permet au thérapeute de déceler les résistances, les conflits et les désirs du patient.
– Le contre-transfert est une source d’information sur la relation transférentielle et sur les processus psychiques en jeu dans la cure.
– Le contre-transfert est une occasion pour le thérapeute de travailler sur ses propres problématiques et de se remettre en question.
– Le contre-transfert est une manifestation de l’empathie et de la bienveillance du thérapeute envers le patient.
– Le contre-transfert est un moyen de créer un lien thérapeutique plus profond et plus authentique avec le patient.
– Le contre-transfert est un indicateur du transfert du patient et de son évolution dans la cure.
– Le contre-transfert est une expression de la subjectivité et de la créativité du thérapeute, qui enrichit son travail en le comprenant.
– Le contre-transfert peut être un facteur de changement et de guérison pour le patient, qui se sent reconnu et accepté par le thérapeute.
– Le contre-transfert est une dynamique intersubjective qui implique une réciprocité entre le thérapeute et le patient.
– Le contre-transfert est une interférence qui perturbe la neutralité et l’objectivité du thérapeute.
– Le contre-transfert est un risque de confusion entre les sentiments personnels thérapeute et ceux du patient.
– Le contre-transfert est une réaction défensive du thérapeute face aux stimuli du patient, qui peut conduire à des erreurs ou des abus.
– Le contre-transfert est une distraction qui détourne l’attention du thérapeute du discours du patient et de son inconscient.
– Le contre-transfert est une forme d’identification projective qui empêche le thérapeute de se différencier du patient.
– Le contre-transfert est une projection des fantasmes et des conflits non résolus du thérapeute sur le patient, qui peut entraver son développement.
– Le contre-transfert peut être une violation du cadre analytique, qui peut compromettre la confiance et le respect du patient.
– Le contre-transfert peut être une fuite devant la réalité du patient, qui peut conduire à des interprétations erronées ou inadaptées.
– Le contre-transfert peut-être une source d’angoisse et de culpabilité pour le thérapeute, qui peut affecter sa santé mentale et sa compétence professionnelle.
– Le contre-transfert est un obstacle à la connaissance scientifique et à la validation empirique de la psychanalyse (la dernière, c’est pour la polémique 😉).
Au plaisir de partager avec vous vos ressentis suite à ce quizz.
Frédéric LAURA, psychologue et superviseur
Tous droits réservés, aucune reproduction sans autorisation de l’auteur
En complément, un lien vers un excellent article de psychanalyse (mon humble ressenti 😉)
https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2006-2-page-371.htm?ssp=1&setlang=fr-FR&safesearch=moderate
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